Ce nom vient de la forme des feuilles de certaines espèces qui reposent à plat sur le sol, ce qui les prédispose au piétinement.
Description
Petites plantes herbacées, de la famille des Plantaginacées, généralement discrètes et résistantes au piétinement et au compactage du sol, grâce à leurs feuilles épaisses, élastiques et fibreuses, ce qui leur permet de coloniser toutes sortes de milieux plutôt ensoleillés (pelouses urbaines, interstices de trottoirs, pieds des murs, allées et chemins, prairies, talus ras, quais de gare, friches…). On en trouve un peu partout dans le monde, dans de très nombreux habitats différents, humides et secs, alpins et côtiers, et y compris au sein des villes et le long des routes.
La plupart des espèces d’Europe occidentale ont des feuilles étroites disposées en rosette, avec 3 à 5 nervures parallèles.
Les inflorescences (épis) se trouvent à l’extrémité de longues tiges de 5 à 40 cm. Les fleurs à pollinisation anémophile donnent naissance à des milliers de graines minuscules.
Espèces
Parmi les principales comestibles, on en trouve quatre dans nos régions (cf. affichettes correspondantes) :
- Plantago coronopus L. (Plantain corne-de-cerf)
- Plantago lanceolata L. (Plantain lancéolé)
- Plantago major L. (Plantain officinal)
- Plantago media L. (Plantain moyen)
On croise également celle-ci près de la mer :
- Plantago maritima (Plantain maritime)
Ainsi que vingt-huit autres espèces dans les régions méditerranéennes ou ailleurs dans le monde :
- Plantago akkensis
- Plantago albicans (Plantain blanchissant)
- Plantago amplexicaulis (Plantain amplexicaule)
- Plantago arenaria (Plantain des sables)
- Plantago australis (Plantain austral)
- Plantago camtschatica
- Plantago ciliata
- Plantago crassifolia (Plantain à feuilles épaisses)
- Plantago debilis
- Plantago decipiens
- Plantago depressa
- Plantago hakusanensis
- Plantago himalaica
- Plantago indica
- Plantago insularis
- Plantago lagopus (Plantain queue-de-lièvre)
- Plantago macrocarpa
- Plantago oliganthus
- Plantago ovata (Plantain des Indes)
- Plantago patagonica (Plantain de Patagonie)
- Plantago reniformis
- Plantago rugelii (Plantain de Rugel)
- Plantago serraria (Plantain à feuilles dentées)
- Plantago tomentosa
- Plantago tubulosa
Comestibilité
Une dizaine d’espèces ont des feuilles d’assez grande taille et relativement tendres pour être consommées. Jeunes, elles peuvent se manger crues, dans les salades, et ont un goût d’abord amer puis qui ressemble à celui d’un champignon : le bolet. Les feuilles plus âgées filandreuses, notamment celles à l’extérieur de la rosette, sont meilleures cuites, en particulier dans les soupes ou les risottos, quoique l’on puisse en faire des pestos.
On peut également consommer les jeunes inflorescences (boutons floraux) encore tendres, crues ou rapidement passées à la poêle (blanchies), voire préparées comme des câpres. Leur saveur est agréable. Elle rappelle également celle des champignons ou des noisettes.
Les graines séchées peuvent être pulvérisées finement et employées dans l’alimentation, en mélange avec des farines de céréales ou cuites dans de la soupe par exemple… On peut aussi en parsemer un jus ou une soupe.
Pesto de plantain
Le pesto est une spécialité italienne généralement composé de basilic, de pignons de pin, de fromage, de marjolaine ou de persil, d’huile d’olive et d’ail. Mais on peut le réaliser avec toutes sortes de salades sauvages, comme le plantain par exemple, pour accompagner les pâtes ou l’étaler sur une tartine de pain grillée…
Recette de « La cuisine sauvage au fil des saisons » (pour 1 verre) :
-80 g de feuilles de plantain
-50 g de pignons de pin
-60 g de parmesan râpé
-2 cuillères à soupe de basilic ciselé
-huile d’olive (25 à 30cl)
-sel, poivre
Laver soigneusement les feuilles de plantain, ajouter le parmesan râpé, les pignons de pin et le basilic puis mixer le tout.
Verser l’huile d’olive en continuant de mixer au fur et à mesure jusqu’à obtenir la consistance souhaitée. Saler et poivrer.
ASTUCES :
On peut remplacer les pignons par d’autres fruits secs (noix, noisettes, amandes, noix de pécan ou de cajou, graines de tournesol ou de courges…), ou même faire sans mais dans ce cas on appelle le résultat obtenu un pistou, (recette traditionnelle de Provence).
Le pesto se conserve très bien plusieurs jours au frais (il faut néanmoins verser de l’huile d’olive dessus car il a tendance à noircir). Vous pouvez également le congeler dans des bacs ou sachets à glaçons et ainsi le consommer au fur et à mesure de vos besoins.
Bruschetta au pesto de plantain et tomate (anti gaspi)
C’est une préparation traditionnelle typique de la cuisine italienne, facile et rapide à faire parfaite pour un repas du soir, accompagnée salade verte.
Recette de « La cuisine sauvage au fil des saisons » :
-baguette (de la veille ou de 2 jours)
-pesto de plantain fait maison
-tomate
-origan
-gruyère râpé
Couper votre baguette en morceaux puis en 2 dans le sens de la longueur. Les tartiner de pesto.
Couper les tomates en rondelles et les poser sur le pesto, puis les saupoudrer de gruyère râpé et d’un peu d’origan. Enfourner pour 6 à 8 minutes à 180C°.
Usages médicinaux
Les plantains contiennent de nombreux composés chimiques d’intérêt pharmaceutiques, qui en font une véritable « trousse à pharmacie » de la nature. Les espèces les plus courantes et les plus utilisées par la pharmacopée traditionnelle sont Plantago Major et Plantago Lanceolata. Ils possèdent des polysaccharides (dont de l’arabinogalactane), des mucilages, des iridoïdes, des phényléthanoïdes, des flavonoïdes (dont de l’apigénine), des tanins, et des acides phénols.
Les feuilles de plantain contiennent notamment des mucilages, du tanin, de la vitamine C et des sels minéraux (Ca, K, S, etc…). Elles ont des propriétés astringentes, émollientes, expectorantes, dépuratives et hémostatiques.
En usage externe on les emploie comme collyre, comme cicatrisant et contre les piqûres d’orties ou d’insectes.
Les graines contiennent des mucilages, de la pectine, de la vitamine B, de la choline… La décoction de graines est diurétique.
Le plantain est utilisé en médecine depuis l’Antiquité.
Toutes les variétés de plantains ont eu et ont encore des usages externes (cataplasme, crème ou baume, macérât huileux) traitant notamment les inflammations de la peau ou des muqueuses. Le suc frais extrait des feuilles (au printemps, à la floraison) sert à diverses préparations, notamment des collyres (sous forme d’hydrolat).
La racine est récoltée et broyée pour préparer des cataplasmes anti-infectieux.
Tous les plantains calment les piqûres d’insectes (moustiques, abeilles, frelons, guêpes, taons) ; leurs composés anti-inflammatoire et antihistaminique neutralisent l’effet du venin et la réponse allergique. Il suffit d’apposer une feuille de plantain préalablement froissé entre les doigts ou la mâcher, pour en extraire le jus. Cette feuille est appliquée, comme une compresse, sur les piqûres (d’insectes ou d’ortie). L’application peut être renouvelée (toutes les quinze minutes par exemple).
Les plantains sont reconnus pour être anti-inflammatoires (grâce notamment à l’apigénine), antitussifs et mucolytiques. La plante est donc intéressante contre les inflammations des voies aériennes. Elle a également un bon pouvoir antibactérien et elle est immuno-modulante (grâce aux polysaccharides).
Les propriétés mucilagineuses du tégument des graines présente un grand intérêt dans de nombreuses pathologies intestinales. On le retrouve dans la composition de plusieurs préparations pharmaceutiques, comme Metamucil ou Spagulax, mais il est de plus en plus vendu sous sa forme naturelle en magasins diététiques. Le mucilage gonfle au contact de l’eau et donne une consistance idéale aux selles. De nombreux travaux scientifiques ont aussi démontré qu’il améliore le taux de cholestérol.
Le pollen du plantain fait partie des pollens allergisants.
Détail des principales espèces
Plantain corne-de-cerf
· Nom botanique : Plantago coronopus L.
· Synonymes français : plantain coronopus, pied de corbeau, plantain corne de bœuf, pied de corneille (pied-de-corneille), herbe étoilée, courtine, plantain maraîcher, plantain comestible, corne de cerf, corne de bœuf, herbe au fi, dent de chien
· Famille : Plantaginaceae
· Description : petite plante bisannuelle à vivace formant une rosette mesurant jusqu’à 20/30cm de haut et large, originaire d’Eurasie et d’Afrique du Nord, et poussant principalement sur les sols sableux ou graveleux proches de la mer (ce qui la rend tolérante à la salinité). Son nom provient de la forme de ses feuilles divisées comme les bois d’un cerf. La floraison a lieu d’avril à octobre. C’est une sauvage comestible cultivée comme légume-feuille / herbe potagère (potherbe), comme en Italie où on peut la trouver sous les noms d’erba stella, coronopo, corne di cervo ou encore minutina. Elle est également considérée comme « plante témoin », en indiquant la mobilité imminente d’une dune, lorsque c’est la dernière plante à y pousser…
· Comestibilité : graines ; fleurs ; feuilles ; racines ;
Les jeunes feuilles peuvent être consommées (crues ou cuites) comme légume vert ou, plus souvent, dans les mélanges de salades (mescluns). Les italiens les apprécient plus particulièrement en salades, mais également en soupes ou dans les omelettes.
Leur saveur rappelle celle du champignon.
En Catalogne elles sont également parfois utilisées dans une liqueur de noix vertes appelée « ratafia ».
Les jeunes inflorescences se mangent crues en salade ou blanchies.
· Usages médicinaux : en infusion, on l’emploie comme diurétique (elle soigne notamment la dysenterie et les entérites diarrhéïformes), mais elle est également utilisée en décoction (contre les laryngites, pharyngites et trachéites), sous forme d’emplâtres ou de crème, comme antibactérienne (contre les ulcères, pustules, piqûres d’insectes ou encore l’acné), et peut aussi servir de collutoire pour les gargarismes, ou en solution contre la conjonctivite, tout cela grâce au tanin et à la pectine de leurs différents organes et au mucilage des graines.
· Note alimentaire ***
· Note médicinale **
Plantain lancéolé
· Nom botanique : Plantago lanceolata L.
· Synonymes français : petit plantain, plantain étroit, herbe à cinq coutures, herbe à cinq côtes, plantain blond d’Allemagne
· Famille : Plantaginaceae
· Description : Plante herbacée vivace de taille moyenne (15-50 cm), dont les feuilles, en forme de fer de lance (lancéolées) et marquées de 3 à 5 nervures saillantes presque parallèles, sont disposées en rosette basale.
Les fleurs sont quant à elles disposées en épi cylindrique plus ou moins allongé au sommet d’une longue hampe.
On retrouve communément cette adventice comestible sur les pelouses (ou aux abords), les terrains vagues (friches) ou cultivés, dans les interstices des sols compacts (ex : dalles), mais aussi dans les terrains sableux, un peu partout sur le continent l’eurasiatique. C’est une espèce ubiquistique (que l’on rencontre dans des territoires étendus et variés).
· Comestibilité : graines ; fleurs ; feuilles ; racines ;
Les jeunes feuilles peuvent être consommées (crues ou cuites) comme potherbe ou en salade (mescluns). Les plus anciennes sont uniquement consommées cuites.
Les jeunes inflorescences se mangent crues en salade ou blanchies.
Plante au goût de champignon. C’est un des légumes sauvages les plus couramment consommés.
· Usages médicinaux : Sa composition et ses propriétés sont semblables à celles du grand plantain. Il s’utilise en infusion (quelques feuilles dans 25cl d’eau), en cataplasme (feuilles fraiches écrasées, riches en mucilage, pour arrêter les saignements ou soigner les ampoules, les hémorroïdes, etc…), en sirop ou jus, et en teintures. Ses vertus sont les suivantes : astringent, cicatrisant, antiinflammatoire…
Mais le plantain est utilisé en premier lieu contre toutes les maladies respiratoires et tout particulièrement en cas d’engorgement des poumons (toux grasse, coqueluche, asthme, tuberculose…), comme désinfectant.
Contre les piqûres (moustiques, guêpes, orties…) et les démangeaisons, frotter une ou plusieurs feuille(s) jusqu’à en extraire le suc.
Le pollen peut provoquer des rhinites allergiques (entre mai et juillet)
· Note alimentaire : ***
· Note médicinale : **
Grand plantain
· Nom botanique : Plantago major L.
· Synonymes français : plantain officinal, plantain, plantain des oiseaux, plantain majeur, plantain à bouquet, plantain à grandes feuilles
· Famille : Plantaginaceae
· Description : Plante herbacée vivace de 10-50 cm originaire d’Europe et bien connue pour être une des premières à s’être répandue dans les colonies. De nos jours elle est plutôt considérée comme une mauvaise herbe par les agriculteurs de différents pays.
Elle possède une souche courte et des radicelles pouvant dépasser 20 cm. La multiplication végétative par division de la souche est fréquente.
Les feuilles basales largement ovales/elliptiques, lisses ou légèrement pubescentes, sont disposées en rosette.
· Comestibilité : graines ; fleurs ; feuilles – crues ou cuites ; racines
Les feuilles jeunes, riches en mucilages, se mangent en salade. Plus âgées elles peuvent être consommées cuites comme potherbe (en soupe ou accompagnement). On peut aussi les faire lactofermenter et concocter une choucroute originale.
Les jeunes inflorescences se mangent crues en salade ou blanchies.
Graines riches en vitamine B.
· Usages médicinaux :
Propriétés : dépuratif, diurétique, hémostatique, vulnéraire, antiallergique, anti-inflammatoire respiratoire.
Applications : infusion, cataplasme, jus, teinture, eau distillée.
Les graines sont laxatives par effet mécanique dû au mucilage qu’elles contiennent.
Les feuilles fraîches écrasées sont utilisées comme cicatrisant et en massage sur les piqûres de moustiques et d’orties. Depuis l’Antiquité, elles sont considérées comme hémostatique à action rapide sur les blessures. Elles étaient également utilisées comme collyre sous forme d’eau distillée.
Leur teinture est toujours utilisée dans les odontalgies.
Les racines du plantain, broyées, servaient pour préparer des cataplasmes anti-infectieux et pour leurs propriétés antiallergiques et anti-inflammatoires sur les voies respiratoires et les maladies de peau.
· Note alimentaire : **
· Note médicinale : ***
Plantain moyen
· Nom botanique : Plantago media L.
· Synonymes français : plantain intermédiaire, plantain bâtard, plantain blanc, langue d’agneau
· Famille : Plantaginaceae
· Description : c’est une petite herbacée vivace, de 20-50cm, à racine pivotante avec de multiples radicelles, dont les feuilles basales, formant une rosette, sont entières, à nervation marquée, pubescentes (sur les deux faces) et de forme largement ovale/elliptique. Le pétiole est, quant à lui, court et large.
Sa fragile hampe ascendante, quatre ou cinq fois plus longue que les feuilles, et légèrement poilue également, se termine par de petites fleurs en épis oblongs.
On retrouve cette plante sauvage comestible, très commune sur les pelouses sèches et dans les chemins, presque partout en France et, plus largement, en Europe mais aussi en Asie occidentale.
· Comestibilité : graines ; fleurs ; feuilles ; racines ;
Les jeunes feuilles peuvent être consommées (crues ou cuites) comme potherbe ou en salades (mescluns).
Les jeunes inflorescences se mangent crues en salade ou blanchies.
Leur saveur rappelle celle du champignon.
Très largement répandu, c’est un légume sauvage presque aussi courant que le plantain lancéolé ou le grand plantain.
· Usages médicinaux : le plantain moyen est composé d’aucubine, de tanin, de pectine, d’acides, de sels, de gomme et de saponine. On l’utilise pour ses propriétés dépuratives, astringentes, vulnéraires et ophtalmiques.
Les graines sont laxatives par effet mécanique dû au mucilage qu’elles contiennent.
Depuis l’Antiquité, la plante est considérée comme hémostatique à action rapide sur les blessures. Elle était utilisée également contre la rage de dent et comme collyre sous forme d’eau distillée.
Les feuilles fraiches écrasées sont utilisées comme cicatrisant et en massage doux sur les piqures de moustiques, guêpe, abeille, frelon ou d’ortie.
On récoltait (toute l’année) les racines du plantain qui, broyées servaient pour préparer des cataplasmes anti-infectieux.
· Note alimentaire : **
· Note médicinale : **
Sources : François Couplan, Bernard Bertrand, Louis Bubenicek ainsi que divers utilisateurs (contribteurs) de Wikipedia et d’autres sites internet…